Le 31 décembre 2014, la Jordanie a proposé un texte de résolution au Conseil de sécurité des Nations Unies affirmant le besoin urgent d'atteindre une solution de paix juste et durable dans un délai d'un an (§ 1) et décidant que la frontière serait basée sur la ligne du 4 juin 1967, avec des échanges de terres qui doivent être limités, équivalents et acceptés par les deux parties. L'occupation israélienne se terminerait dans un délai de trois ans (§ 2).
Parmi les quinze membres du Conseil de sécurité, huit pays ont voté pour la résolution: la Jordanie, la Russie, la Chine, l'Argentine, le Chili, le Tchad, le Luxembourg et la France. Deux ont voté contre: les États-Unis et l'Australie, et il y a eu cinq abstentions: le Royaume-Uni, la Lithuanie, le Nigéria, le Rwanda et la Corée du Sud (1).
Conformément à la Charte, une majorité de neuf voix était nécessaire, mais, de toute manière, on peut être certain que les États-Unis auraient mis leur veto (art. 27.3). Il semble que cet échec à atteindre le seuil des neuf membres est à attribuer aux pressions américano-israéliennes exercées sur le Nigéria et probablement d'autres pays (2).
Pour les Palestiniens, cet échec est relatif sachant que huit pays ont voté en faveur de la résolution et que seuls deux pays ont voté contre. De plus, cet assez bon résultat a été atteint en dépit des pressions américaines.
Les États-Unis ont déclaré comme d'habitude qu'Israël devait donner son approbation préalable (voir L'aval d'Israël est-il nécessaire pour le devenir de la Palestine ?).
(1) «UN Security Council rejects Palestinian resolution», BBC News, 31 décembre 2014.
(2) M. R. Gordon et S. Sengupta, «Resolution for Palestinian State Fails in United Nations Security Council», The New York Times, 30 décembre 2014.
(3) Ibid.