Des exécutions extra-judiciaires

En mars 2014, un garçon palestinien âgé de 14 ans nommé Youssef était en train de cueillir des plantes dans son champ quand il a été pris pour cible et tué par un soldat israélien. En juillet, la justice militaire israélienne a classé l'enquête sans suites. B'Tselem a alors demandé le dossier pour voir s'il serait opportun de faire appel de cette décision. Quatre mois après, elle attend toujours (1).

Ce cas est particulièrement choquant parce que la cueillette de plantes ne devrait être une activité dangereuse dans aucun pays du monde, mais il ne s'agit que d'un exemple: les forces israéliennes agissent souvent de cette manière. Par exemple, lors d'attentats réels ou supposés commis par des Palestiniens, il arrive fréquemment que les militaires ou les policiers israéliens tuent leurs auteurs présumés sur place au lieu de les présenter devant la justice pour qu'ils puissent être jugés.

Le Pacte international relatif aux droits civils et politiques interdit ces pratiques: «Le droit à la vie est inhérent à la personne humaine. Ce droit doit être protégé par la loi. Nul ne peut être arbitrairement privé de la vie» (art. 6.1). «Toute personne a droit à ce que sa cause soit entendue équitablement et publiquement par un tribunal compétent, indépendant et impartial [...]» (art. 14.1). 

Non seulement Israël a adhéré à ce traité en 1991, mais ces règles appartiennent aussi au droit international coutumier et personne ne les met en question, ce qui veut dire que tous les États ont l'obligation de s'y conformer.

Ces tirs mortels qui se reproduisent résultent-ils d'une maladresse répétée ou sont-ils intentionnels ? Il n'y a pas de certitude, mais les forces israéliennes ont une réputation de compétence peu compatible avec l'hypothèse de la maladresse.

(1) «No one to be held responsible for killing 14-year-old Palestinian boy out picking edible plants», B'Tselem, http:www.btselem.org/accountability/20141106_sha-wamreh_investigation_file_closed, accès le 21/11/2014.

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