Reconnaissance de la Palestine en Europe

Le 30 octobre 2014, le gouvernement suédois a déclaré qu'il reconnaissait officiellement la Palestine. «Nous espérons que cela va montrer la voie à d'autres», a dit Margot Wallström, la ministre des Affaires étrangères (1).

La Suède suit les traces de sept autres membres de l'Union européenne : la Pologne, la Bulgarie, la Hongrie,  la République tchèque, la Roumanie, Chypre et Malte. L'Islande a fait de même en 2011.

Les gouvernements des États-Unis et d'Israël ont répondu que l'État de Palestine devait être le résultat des négociations israélo-palestiniennes, ce qui veut dire que son existence devrait dépendre uniquement du bon vouloir israélien: «La position officielle de Washington est qu'un État de Palestine ne peut être établi qu'au moyen d'un accord négocié entre les deux parties» (2). Il suffit donc que les discussions de paix soient maintenues dans l'état d'enlisement où elles se trouvent depuis le début pour que la reconnaissance de la Palestine par les États-Unis et Israël soit ajournée indéfiniment.

En réaction au mouvement suédois, le ministre des Affaires étrangères Avigdor Liberman a dit: «La Suède doit comprendre que les relations au Moyen-Orient sont beaucoup plus compliquées que les meubles d'Ikea à construire soi-même» (3). À noter que ces propos ont été prononcés officiellement par un membre de gouvernement. Ce n'est pas un dérapage verbal dans un cadre privé.

En droit international, la position américaine est peu solide. Ce qui définit un État, c'est un territoire, une population et un gouvernement souverain. Si ces trois conditions sont réunies, un pays est un État quelle que soit l'opinion de qui que ce soit à ce sujet.

(1) «Sweden officially recognises state of Palestine», The Guardian, 30 octobre 2014.
(2) J. Solomon, L. Norman, «European Nations Consider Recognizing Palestinian State»,
The Wall Street Journal, 7 novembre 2014.
(3)
Ibid.

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