Selon le réalisateur Oliver Stone, le vote présidentiel était un choix entre un fou et une va-t-en-guerre (1), et il y a des raisons sérieuses de penser qu'il pourrait avoir raison.

Quand Donald Trump a parlé de fermer l'entrée aux États-Unis à tous les musulmans, il a montré des sentiments qui ont inquiété les pays arabes et notamment la Palestine. 

Puis, quand il a dit que l'élection déterminerait si les États-Unis sont une nation libre ou si c'est seulement une illusion de démocratie qui est en fait dominée par une poignée d'intérêts particuliers globaux, cela a alarmé les juifs (2). 

Il semble donc être non seulement antimusulman mais aussi antisémite. Cela n'augure rien de bon par rapport au conflit israélo-palestinien.

Mais Hillary Clinton avait voté en faveur de la guerre que le président Bush fils voulait mener contre l'Irak malgré le fait qu'elle était démocrate alors que Bush était républicain (Obama, lui, avait voté contre). Et elle l'avait fait alors que, au moment de ce vote, les États-Unis savaient depuis au moins deux ans que l'Irak n'était plus une menace et que les armes de destruction massives qui ont servi de prétexte à la guerre n'existaient pas (3).

Elle avait aussi soutenu l'intervention militaire en Libye et en Afghanistan. Elle estime apparemment que la guerre est souvent la meilleure chose à faire pour résoudre un problème.

Cela, conjugué à ses prises de position très pro-israéliennes, n'aurait rien auguré de bon non plus pour les Palestiniens. Il se peut que l'élection de Trump soit un moindre mal.

(1) AFP, «US vote between 'a warmonger and a madman': director Oliver Stone», The Daily Star, 26 septembre 2016.
(2) Yochi Dreazen, «It's time to acknowledge reality: Donald Trump talks like an anti-Semite», Vox, 14 octobre 2016 ; Dana Milbank, «Anti-Semitism is no longer an undertone of Trump's campaign. It's the melody», The Washington Post, 7 novembre 2016.
(3) Pierre Jaquet, États-Unis : une politique étrangère criminelle, Alphée, 2010, pp. 272-277.