De l'annexion de fait à l'annexion de droit

Le 10 septembre 2019, Binyamin Netanyahu a annoncé qu'il annexerait une partie de la Cisjordanie s'il est réélu. L'annexion du Golan n'était apparemment qu'une première étape.

Cette déclaration a alarmé la communauté internationale, mais le journaliste israélien Gideon Levy n'y a rien vu de très neuf: «Qu'il annexe la vallée du Jordan, et ensuite toute la Cisjordanie. Qu'il fasse une réalité politique de la réalité de ce territoire, sans plus la dissimuler [...]. La vallée du Jordan a été annexée il y a longtemps, comme l'a été toute la Cisjordanie» (1).

De son côté, Netanyahu a dit que le plan de paix que Trump devrait bientôt rendre public offrait «une occasion en or, une chance historique d'appliquer notre souveraineté sur les colonies de Cisjordanie et d'autres endroits d'importance pour notre héritage» (2). 

Le gouvernement des États-Unis avait été informé de ces projets à l'avance et il n'a exprimé aucune critique officielle à leur propos. Il semble donc que Trump les cautionne. Cette hypothèse est soutenue par son approbation en mars 2019 de l'annexion du Golan (voir Le président Trump et la Résolution 497) ainsi que par le déménagement de son ambassade à Jérusalem en mai 2018 (voir Le transfert de l'ambassade des États-Unis à Jérusalem).

L'annexion d'une partie de la Cisjordanie constituerait une violation grave du droit international. Comme le soulignent pratiquement toutes les résolutions du Conseil de sécurité qui portent sur le conflit israélo-arabe, l'acquisition de territoire par la force est inadmissible (voir par exemple la Résolution 497).

(1) Gideon Levy, «Please, Bibi, Let the Annexations Begin», Haaretz, 12/9/2019.
(2) Andrew Carey, «Netanyahu says Israel will annex parts of West Bank if he's re-elected», CNN, 11/9/2019.

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